Aliou THIONGANE

FACTEURS DE MORTALITE ET SIGNES BIOLOGIQUES DU PALUDISME GRAVE CHEZ L’ENFANT : ETUDE PROSPECTIVE       ET ANALYTIQUE SECOND SEMESTRE DE 2022

INTRODUCTION : Le paludisme est la maladie parasitaire la plus répandue et demeure une priorité de santé publique dans le monde. La forme grave est mortelle en l’absence de prise en charge précoce et adéquate. L’objectif était d’étudier les facteurs de mortalité et les signes biologiques au cours du paludisme grave chez les enfants au service d’accueil des urgences du Centre Hospitalier National d’Enfants Albert Royer à Dakar. 

METHODOLOGIE : Il s’agit d’une étude prospective et analytique réalisée sur une période 6 mois (1er Juillet au 31 Décembre 2022), portant sur les enfants hospitalisés pour paludisme grave selon les critères de gravité de l’OMS. 

RESULTATS : un total de 403 patients dont 78 cas de paludisme grave ont été hospitalisés (19,35%). Le sexe masculin était prédominant (60,26%) (sex ratio 1,51). La moyenne d’âge était de 6,56 ans [8mois -14 ans], la classe d’âge [5-10ans[ était la plus représentée (40,26%). Le délai moyen de consultation était de 5,33 jours (1-19jours). Les principaux motifs de consultation étaient la fièvre (70,51%), les vomissements (24,35%) et les convulsions (14,10%). Les signes de gravité biologiques étaient l’anémie sévère (17,95%), l’insuffisance rénale (6,4%) et l’hypoglycémie (3,85%). La thrombopénie était notée chez 52,56% des patients dont 32,05% de cas sévères (<100 000), l’hyperleucocytose dans 61,41 % des cas. L’hyponatrémie était notée chez 39,74% des cas et l’hyperkaliémie chez 2 patients. L’artésunate était la principale molécule utilisée (93,59% des cas). La mortalité était estimée à 7,69%. Les facteurs de décès étaient le coma (P<0,01), la détresse respiratoire (P<0,01) et l’insuffisance rénale (P<0,01). 

CONCLUSION : Le paludisme reste un problème de santé publique avec une mortalité encore élevée dans les services d’urgences. L’évaluation des signes biologiques doit être systématique afin de prévenir une évolution fatale.

MOTS CLES : paludisme grave, enfant, signes biologiques, décès

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